Quelles sont les différences entre usufruit et DUH ?
01/07/2024

Quelles sont les différences entre usufruit et DUH ?

Dans le domaine complexe de la vente en viager, comprendre les nuances entre l’usufruit et le Droit d’Usage et d’Habitation (DUH) est essentiel pour prendre des décisions éclairées. Ces deux concepts juridiques déterminent les droits et les responsabilités du vendeur et de l’acheteur dans une transaction en viager. Alors, quelle est la différence entre usufruit et DUH ? Cette question soulève des enjeux cruciaux, notamment en ce qui concerne les droits de jouissance et les obligations financières.

Qu’est-ce que l’usufruit ?

L’usufruit en viager est un concept clé. Il s’agit du droit d’utiliser un bien immobilier et d’en percevoir les fruits (comme les loyers) sans en être le propriétaire. L’usufruitier, souvent le vendeur dans une transaction en viager, conserve ainsi le droit de jouir du bien jusqu’à son décès. Ce droit inclut l’utilisation personnelle du bien ou la location à des tiers pour générer des revenus. Les droits de l’usufruitier sont cependant limités. Il ne peut ni vendre ni hypothéquer le bien sans l’accord du nu-propriétaire. De plus, il doit utiliser le bien de manière raisonnable et ne pas en altérer la substance.

L’usufruitier détient plusieurs droits importants, mais il doit également respecter certaines responsabilités. Il a le droit de jouir pleinement du bien, y compris de l’occuper ou de le louer. Cependant, il doit également assumer les frais d’entretien courant et les réparations nécessaires pour maintenir le bien en bon état. Ces obligations garantissent que le nu-propriétaire récupérera le bien dans un état acceptable à la fin de l’usufruit. Les grosses réparations, quant à elles, sont souvent à la charge du nu-propriétaire, c’est-à-dire l’acheteur en viager qui deviendra pleinement propriétaire du bien au décès de l’usufruitier.

Qu’est-ce que le droit d’usage et d’habitation (DUH) ?

Le Droit d’Usage et d’Habitation (DUH) en viager est un concept distinct et souvent confondu avec l’usufruit. Il s’agit du droit, pour le titulaire, d’utiliser un bien immobilier et d’y résider, mais sans pouvoir en percevoir les fruits, comme les loyers. Ce droit est accordé au vendeur dans une vente en viager occupé jusqu’à son décès ou lors d’une vente en nue-propriété avec droit d’usage et d’habitation par exemple, lui offrant ainsi une sécurité résidentielle.
Ainsi, le titulaire du DUH a le droit de vivre dans le bien vendu en viager, y compris d’utiliser toutes les parties nécessaires à son logement personnel.

Le DUH est un droit plus restreint que l’usufruit, visant principalement à garantir un toit au crédirentier sans lui offrir la possibilité de générer des revenus supplémentaires. Les limitations du DUH sont importantes à considérer. Le titulaire du DUH ne peut pas modifier substantiellement le bien ni en tirer des profits locatifs. De plus, ce droit est strictement personnel : il ne peut ni être transféré à un tiers, ni hypothéqué, ni vendu. Cela signifie que le DUH ne peut être utilisé que par le titulaire, ce qui limite les options de gestion du bien.

Les implications fiscales de l’usufruit et du DUH

L’usufruitier est généralement responsable des impôts fonciers et de la taxe d’habitation (si résidence secondaire). Cette obligation peut avoir des impacts financiers non négligeables, en particulier si les charges et les impôts sont élevés. Toutefois, l’usufruitier bénéficie d’avantages fiscaux spécifiques. Par exemple, il peut bénéficier d’abattements fiscaux sur les revenus perçus, comme les loyers, qui sont imposés après application d’un abattement pour charges. Cela permet de réduire le montant imposable, rendant ainsi la vente en viager plus attrayante. De plus, les revenus perçus par l’usufruitier peuvent parfois être soumis à un régime fiscal plus favorable.

Sur le plan fiscal, le DUH est traité différemment de l’usufruit. Les principaux éléments à considérer incluent la valorisation du DUH et son impact sur les impôts. Les titulaires du DUH ne perçoivent pas de revenus locatifs, car ils ne peuvent pas louer le bien. Ainsi, ils ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu concernant des loyers perçus. Toutefois, dans le cadre d’une nue-propriété assortie d’un DUH, le vendeur doit s’acquitter de la taxe d’habitation en cas de résidence secondaire. De plus, les dépenses d’entretien courant restent souvent à la charge du vendeur, alors que les grosses réparations sont généralement à la charge du nu-propriétaire.

Les implications successorales de l’usufruit et du DUH

La valeur de l’usufruit est déduite de l’héritage laissé aux héritiers de l’usufruitier, ce qui réduit les droits de succession à payer. Le viager avec usufruit peut ainsi être une stratégie de gestion de patrimoine efficace, permettant de réduire la charge fiscale tout en assurant une source de revenus réguliers pour l’usufruitier. L’usufruit se distingue par sa durée de vie limitée. À la mort de l’usufruitier, l’usufruit s’éteint automatiquement et la pleine propriété du bien revient au nu-propriétaire sans qu’aucune formalité supplémentaire ne soit nécessaire. Cette transition simplifiée facilite la gestion de la succession et évite des conflits potentiels entre les héritiers.

Le DUH influence la transmission du patrimoine de manière significative. À la mort du titulaire du DUH, ce droit s’éteint, et le bien redevient libre de toute occupation pour le nu-propriétaire ou les héritiers. Cette extinction simplifie la transmission du bien, car il n’y a plus de droits d’usage ou d’habitation à prendre en compte.
La valeur du DUH peut aussi avoir des répercussions sur les droits de succession. Lors du calcul des droits de succession, la valeur du DUH est déduite de la valeur totale du bien, ce qui peut réduire la base taxable et, par conséquent, les droits à payer par les héritiers. Cette réduction peut représenter un avantage fiscal non négligeable, surtout pour les patrimoines importants.

Comparaison des avantages 

La comparaison entre les avantages de l’usufruit et du DUH (Droit d’Usage et d’Habitation) dépend des besoins et des objectifs des parties impliquées dans la transaction en viager. L’usufruit offre une plus grande flexibilité en permettant la location du bien et la perception de revenus, tandis que le DUH garantit une occupation à vie sans possibilité de location, ce qui peut être plus simple et sécurisé pour le crédirentier.

L’usufruit en viager est idéal pour ceux qui souhaitent maintenir un revenu régulier et sont prêts à assumer certaines responsabilités financières et fiscales, telles que les impôts fonciers et les charges courantes.

En revanche, le DUH convient parfaitement aux personnes désirant continuer à vivre dans leur logement sans se soucier de la gestion locative ou des gros travaux, puisqu’ils ne peuvent ni louer ni vendre le bien.

Dans les deux cas, il est crucial de bien comprendre les implications de chaque option pour faire un choix éclairé et adapté à vos besoins personnels et patrimoniaux. Les conseils de Mon Expert Viager peuvent également vous être utiles pour évaluer la meilleure solution en fonction de votre situation spécifique et de vos objectifs de vie.